<docu63.htm retour page d'accueildocu63
Une poacée promise à un grand avenir,
Zoyzia sp.

Sur notre parcelle de Papinabo, la forêt a été supprimée selon les procédés traditionnels, abattages des arbres, laissés sur place et plus ou moins brûlés. Ce procédé bénéficie d'un coût plus réduit que celui du défrichage mécanisé qui déplace à l'extérieur les troncs et les branchages. Cependant, l'utilisation agricole des sols est nettement retardée. L'un et l'autre se trouvent confrontés au problème de la conservation de la qualité agronomique et biologique des sols soumis à l'ensoleillement direct. L'humus et l'horizon A1 s'altèrent vite face aux rayonnements et au réchauffement. Dans les années 1950-60, les ingénieurs et scientifiques de l'ORSTOM ont conduit des essais en grande surface pour tester la qualité de plusieurs plantes dites « plantes de couverture » . Pour la parcelle de Papinabo, défrichée en 2003, nous avons constaté un développement spontané d'une couverture naturelle, issue de la flore intermédiaire des clairières et sousbois.
Nous avons tenté d'introduire une petite poacée à feuillage très serré et dotée d'une bonne aptitude à la croissance végétative pour dominer les espaces de terre nue ou au moins de se confronter efficacement aux concurrents . Les collègues du MNHN de Paris, consulté, lui ont attribué une identité de ZOYZIA sp.

La première étude fondamentale entreprise sur cette parcelle avait consisté à reconnaître parmi les effets de la « colonisation » d'une terre forestière défrichée , et mise en culture maraîchère, soupçonnée d'être vierge de parasites des plantes cultivées, l'introduction et l' envahissement par les principaux ennemis des cultures insectes, nématodes, bactéries et virus, au cours des introductions cultivées traditionnelles, pois de bois, courge, canne à sure, gombo, bananier. Nos études sur le Meloidogyne incognita ( tests simples de détection, technique de restauration des sols infestés) ont été poursuivies en analysant deux échantillons de sols , le premier dit « terre noire » derière des tentatives de culture et le second dit « sols de zozia », extrait sous le gazon.
Le gazon Zoyzia maintient les adventices à l'écart et couvre le sol d'un tapis très épais .
Cette analyse a été faite avec le procédé PPM (piégeage par plantules de melon) Deux critères ont été retenus, celui de la qualité « agraire » avec mesures de la hauteur du pied, du nombre de feuilles et de la dimension de la plus grande et celui de la « contamination », dénombrant les fontes de semis et l'intensité des galles radiculaires. La confrontation des deux tableaux nous montre une qualité de l'échantillon de sol sous zozia, remarquablement intéressante. Il n'y a aucune trace de Meloidogyne. Les analyses méritent certes d'être renouvelées sur des échantillons diversifiés . Nos premiers résultats concernant un projet de lutte écologique contre le Meloidogyne avec Amaranthus hybridus , peuvent se révéler enrichis par ces nouvelles observations relatives au comportement des sols sous Zozia.