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Faut-il laisser mourir nos buis
ou combattre la Pyrale

Nos buis, en effet, sont sérieusement attaqués par des chenilles qui rongent les feuilles, les bourgeons et les écorces. Ainsi, à la suite de 3 ou 4 attaques succéssives de chenilles, les buis ne sont plus que des rameaux secs tout à fait morts.
Comment empêcher celà?
Il faut savoir que les chenilles s'épanouissent en papillons qui se chargent de visiter d'autres buis et d'y déposer leurs oeufs immobiles, futures chenilles affamées.
La vie du ravageur se déroule selon un cycle biologique produisant quatre états différents,
1°oeufs minuscules, imobiles
2°chenilles petites puis jusqu'à 3-5 cm vagabondes sur les rameaux de buis, mais assez localisées sur un pied de buis.
3° chrysalides immobiles

4° papillons à vie surtout crépusculaire ; ce sont eux que l'on voit mais ils ne causent aucun dégât. Ils peuvent se disperser alantour et sur des distances encore mal évaluées ; ils "contaminent" d'autres buis.
Le nôtre se nomme Cydalima perspectalis ou Pyrale du Buis

Se reporter aux travaux de 2017 concernant le cycle de l'insecte (paragraphe 1° le ravageur)
De ces 4 formes, deux sont acessibles pour une lutte directe, les chenilles et les papillons.
D'une part, les chenilles sont traitées par un insecticide biologique "par ingestion" ; en rongeant les feuilles, bourgeons et écorces vertes, elles ingèrent des batéries qui les rendent malades et les tuent.
D'autre part, les papillons peuvent être capturés par des pièges lumineux ou par des pièges à phéromones (substances odorantes qui attirent les mâles). Autant de papillons capturés, autant de buis épargnées par leur descendance. En fait l'efficacité de ce dernier "moyen de lutte" est limité : subsistent les femelles qui seront actives à disperser leurs oeufs.
Donc le talon d'Achille de ce ravageur est simplement la chenille et on l'atteint par des pulvériations de pesticides recommandés. Le premier contient du Bacillus thuringiensis ; il est qualifié de biologique, spécifique des chenilles, non chimique, non toxique pour l'homme et les abeilles et son action persiste 8 à 10 jours.
D'autres insecticides, insectides de contact, peuvent être retenus en raison d'une activité prolongée sur 3 à 4 semaines, ce sont les pyréthrines de synthèse (Decis et autres).

Les traitements, partout où ils ont été effectués selon les normes, ont été efficaces (par exemple au parc du Chateau de Fontainebleau).
Ils sont cependant une charge pour l'utilisateur
1° charge financière , matériel de pulvérisation en état (préférer les pulvérisateurs pnematiques atteignant le maximum des surfaces foliaires) et produit pesticide
2° frais de personnel pour le travail
3° le renouvellement des traitements : étant donné que plusieurs générations de l'insecte se succèdent dans l'année, il faut renouveler les applications.
La réussite dépend de la qualité des pulvérisations et surtout du calendrier en raison du caractère de concentration des "états" ou "formes". En effet, la caractéristique de beaucoup de papillons (Lépidoptéres) est la concentration des "formes" dans le temps, c'est-à-dire qu'aujourd'hui par exemple on ne trouve ni oeufs ni chenilles ni chrysalides, mais seulement des papillons. Le cycle biologique des papillons est ainsi qu'on a rarement deux "formes" ensemble. Et ce que l'on va traiter alors ce n'est pas une population comprenant des papillons, des chenilles et des oeufs, mais le stade chenille seul. C'est alors que le moment de traiter est primordial , ce sera le moment où seront présentes les chenilles. Il faut donc être averti de ce moment.

En 2017, nous avons étudié la succession des générations de l'insecte : il y a eu, dans notre région du "pays de Fontainebleau", 3 générations de papillons dans l'année , donc trois générations de chenilles.
Grâce à des travaux d'élevage, nous avons pu préciser le début des éclosions de papillons les 12 avril, le 6 août et le 4 octobre et avons proposé d'intervenir en début avril, en début juin et en début septembre. Pour préciser à l'avenir ces dates et donc travailler selon le principe des traitements par avertissement, il suffirait d'un labo de fortune équipé de cages d'élevage de chenilles ou de quelques pièges à phéromone ... et d'un bénévole responsable...

En conclusion, la maîtrise du dégât du buis, suite aux attaques des chenilles de Pyrale, pourrait se réaliser par l' action conjointe
1°d'un "observateur" (chargé d'observer les cycles)
et 2° d'un opérateur (organe de presse ou radio locale) chargé d'informer ou AVERTIR les possesseurs de buis des dates des traitements.
Les limites sont celles d'une action collective bien comprise ou ignorée,
du respect ou non des dates de pulvérisation,
et de la qualité de l'insecticide et de la qualité du travail de pulvérisation.



Fontainebleau, le 30/08/2018 retour en haut de la page