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Différentes pratiques du diagnostic :
cas de ravageurs sur laitue et de parasite sur tomate














Pour cette année 2015, l'assolement du jardin expérimental de Fontainebleau a comporté entr'autres cultures celles de la laitue et de la tomate. Pour la première, malgré la bonne croissance et la bon développement des plantes se sont manifestés récemment deux catégories de dégats sur les feuilles dépréciant la qualité de présentation du légume-feuille. Simultanément, une ligne de tomates a été atteinte d'une atteinte de pourriture noire du collet.







Premier dégât de laitue


Les feuilles de la base ont été rongées et percées ; les trous sont de forme plutôt arrondie et de dimension variée allant jusqu'à 5 mm. La marge des trous comporte une fine ligne brun clair liégeuse. Ce sont les feuilles les plus basses qui ont été ainsi aabimées. Dès les premiers signes de l'apparition de ces signes, un contrôle du prédateur présumé (limace) a été mis en place par des pièges au métaldehyde. Ce contrôle a été staisfaisant mais non exhaustif. Quelques individus de limace ( Deroceras reticulatum ) de très petite dimension (probablement larves juveniles) ont encore été observés au moment de la récolte lors du lavage des feuilles.




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Deuxième dégât de laitue

A la base des feuilles, à la face supérieure, on observe des petites lésions brun orangé et le long de la nervure principale des crevasses plus importantes laissant à penser à des morsures de parasites. Y sont accompagnées de nombreuses petites masses brun noirâtre, probablement boulettes fécales des individus soupçonnés.
Des lésions plus importantes sont visibles le long de la tige. Au moment de la récolte et lors du nettoyage de la pomme, un cloporte a été observé au coeur du légume. Il nous apparu raisonnable de lier la présence de ce petit crustacé aux dégâts, et, ce, contrairement aux idées géneralement admises. Il avait été introduit une masse importante de compost frais lors de la préparation de la planche et il est ainsi probable que ce soit l'origine de la présence des animalcules.

PJ informations lues sur "jardin-a-manger.com"
Les cloportes (Oniscus_asellus) sont des petits crustacés terrestres mesurant de 1 à 2 cm, un corps en 3 parties comprenant tête, thorax, abdomen, chaque partie segmentée et cuirassée,et 7 paires de pattes. Parfois classés dans les nuisibles, mais à tort selon les jardiniers écologistes. En effet, les cloportes ne provoquent pas de dégâts au jardin, ne digèrent que des végétaux déjà morts et affectionnent le compost en décomposition. On le rencontre sous les pierres, sous les pots de fleurs abandonnés, sous les écorces de bois morts, les tapis de feuilles mortes en décomposition. Participant à la décomposition des matières organiques, au renouvellement du sol et à son enrichissement, ils constituent ainsi une aide précieuse pour la fabrication du compost.
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Troisième dommage

La pourriture noire du collet de la tomate
Environ un mois après la mise en place des plantules, extraites de leur godet, le symptôme du "pied noir" est observé sur les jaunes plants. La pourriture ceinture la tige et semble remonter du niveau du sol jusqu'au premier entre-noeud. La limite de progression de la pourriture est diffuse. Les plantes ne meurent pas, bien que, au niveau des lésions, la tige paraisse amincie : leur croissance et leur développement sont très ralenties.

Sur la même planche la ligne "buffalo steak" est fortement atteinte alors que la voisine "saint pierre" est indemne. La différence est spectaculaire, actuellement une sur six de la première a seulement un bouquet de fleurs, alors que la seconde en est à son troisième bouquet, avec également developpement des fruits sur tous les plants. Nous avons pratiqué un isolement par la technique de la pastille de Pétunia : la présence de conidiocystes type d'une Peronosporale. Les enquêtes bibliographiques nous font avancer le diagnostic d'une attaque probable par le champignon Phytophthora parasitica (Dastur) Waterh.
Ces trois exemples nous amènent à réfléchir sur la construction du diagnostic. Trois voies ont été suivies :
a) méthode d'analogie entre les signes et symptômes observés et ceux publiés par les chercheurs dans la littérature. Cela a été le cas du diagnostic des attaques par les limaces sur laitue.
b) la méthode d'isolement de l'agent parasite au niveau des dégâts sur la plante, et confrontation avec l' agent le plus proche cité par les chercheurs. Ce fut la cas du Phytophthora nicotianae var. parasitica sur tomate
c) la méthode de relation entre les signes et symptômes et un ravageur ou parasite présumé. Le diagnostic du ravage des cloportes sur les laitues représente l'accès à un "diagnostic présumé".
L'élimination d'une cause probable (ou des conditions supposées favorables ou encore la substitution d'une variété par une autre reconnue résistante au parasite présumé) permet d'approfondir un diagnostic probable, lorsque les ravages ou les dégâts disparaissent ; cela a été le cas avec le contrôle des limaces, ravageurs des laitues.
En tout état de causes, pour arriver au diagnostic scientifique, il est souhaitable de disposer d'installation et de matériel permettant la confrontation entre l'"agent présumé" et la plante endommagée, par la métode de l'infection artificielle reproduite deux fois (postulat de KOCH).



Bibliographie
1./ACTA Guide pratique de défense des cultures page 273 feuilles rongées et perforées, présence de mucus, limaces plusieurs espèces principalement Deroceras reticulatum
2./ACTA page 295 altération brune à la base de la tige des plants fraîchement repiqués, mildiou terrestre dû à Phytophthora parasitica
3/D.BLANCARD "Maladies de la Tomate" INRA page 89 Phytophthora nicotianae var. parasitica
+ 4/ C.M.MESSIAEN, D.BLANCARD, F.ROUXEL, R.LAFON. -Les maladies de plantes maraîchères, ed INRA 1991, p.148 à 150, et 534 retour en haut de la page
Fontainebleau, le 10 juillet 2015