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Les usages du test PPM


définition :
Le test PPM est une expérimentation d'infection artificielle de plantules de melon par des Tylenchidés du genre Meloidogyne en conditions contrôlées.

Mis au point il y a une vingtaine d'années au laboratoire de Phytopathologie de la station ORSTOM de Pointe Noire (Congo), le champ de ses usages ainsi que sa définition ont été élargis depuis sa mise au point.

1° à l'origine, il devait être un outil de détection des Meloidogyne dans des échantillons de sol.
2° ensuite il a été utilisé, des barèmes ayant été adaptés pour apprécier l'intensité des symptômes sur les racines, à surveiller l'évolution dans le temps du niveau d'infestation de parcelles cultivées.
3° de même il a pu constituer un outil de diagnostic de diverses "soil-borne diseases" (notamment des fontes de semis à Pythium)
4° le recours à des notations sur la croissance des plantules (mesure de la tige sub-cotyledonaire et des dimensions de la première feuille) a permis de comparer des échantillons de sol en vue d'une appréciation du caractère de fertilité.
5° la succession de deux tests PPM, le premier d'une durée croissante et le second, normalisé, a été un instrument de la mesure chronologique du cycle biologique d'une population de Meloidogyne.
6° la plus récente adaptation du test, exposée succintement ici, pourrait permettre une estimation de la population des Meloidogyne (population des oeufs) dans un échantillon de sol.

Dès le début des exprimentations, soit en 1995 à Pointe-Noire au Congo, nous avions choisi de fixer la durée du test à 21 jours, d'une part parce que ce temps nous semblait aproprié pour un développemnt abondant des racines dans le sol à la rencontre des oeufs de Meloidogyne et d'autre part nous nous trouvions probablement en deça de la durée du cycle biologique et qu'ainsi il n'y avait pas de risque de production de nouvelles tumeurs à partir des premières, phénomène qui aurait faussé les interprétations.

Cependant si les tumeurs sont apparues de plus en plus nombreuses et volumineuses à mesure que le test était prolongé au delà des 21 jours, sans qu'on puisse rapporter cette observation à la production d'oeufs constituant une seconde génération issue des tumeurs primaires sur les racines des plantules de melon, cette observation peut être rapportée à deux causes : 1° les racines des plantules de melon "exploitent" un peu plus complètement l'échantillon de sol, réalisant de nojuvelles éclosions d'oeufs 2° les Tylenchidés poursuivent leur action parasitaire à l'intérieur des parenchymes racinaires, accentuant ansi la dimension des galles.

Il nous a paru intéressant d'essayer de rapporter les symptômes, tenant compte du barème de notation établi dès le début des expérimentations, pour, à défaut de pouvoir en faire un inventaire chiffré, y trouver une relation avec le nombre d'oeufs présents. La solution évidente de la dilution de l'échantillon a été inventoriée et a semblé devoir être satisfaisante. Un dernier essai, en date de la fin de la mission, essai préliminaire, a porté sur la comparaison de tests PPM appliqués à des échantillons enrichis progressivement de sable pour réaliser des dilutions de 1/10 et 1/100. Pour l'échantillon brut, les plantules ont dépéri dès le 15è jour. A titre d'indication ci-après les photos des racines pour les taux 1/10 et 1/100.

Il est apparu que la note des racines examinées diminuait jusqu'à zero pour le taux de 1/100. Des répétitions en nombre suffisant et des gammes intermédiaires pourraient ainsi, nous semble-t-il, confirmer l'usage du test PPM pour l'estimation du taux d'infestation des échantilons de sol.

Fontainebleau, le 28 juillet 2014