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      Le projet d'aubergine Taky hybride F1

      1 .Le projet

     Au cours de nos séjours au centre ORSTOM de Brazzaville nos plus importants travaux de phytopathologie ont été consacrés à la maladie du flétrissement bactérien, causé par la bactérie Pseudomonas solanacearum EF. Smith, synonyme Ralstonia solanacearum. Les plantes victimes de cette maladie étaient la tomate et l'aubergine. Plusieurs pistes d'étude étaient envisageables, celle concernant la bactérie pathogène, celle concernant la plante attaquée et enfin les facteurs régissant la rencontre des deux partenaires. Ma formation de phytopathologiste ne m'autorisait pas à choisir la première, réservée aux phytobactériologistes, mais une longue expérience de pathologiste général me permettait cependant les autres voies de recherche. Ainsi ai-je pu me pencher sur une évaluation du différentiel de sensibilité des plantes hôtes. Les résultats pouvaient s’appliquer d’une part à une lutte génétique (variétés résistantes) et d'autre part aux techniques culturales agronomiques (greffage).

2.Etude de la sensibilité des aubergines à la maladie.
     Au laboratoire, et avec mon équipe, une technique simple de reproduction de la maladie a été mise au point .Les plantules à tester ont été repiquées dans des bassines de polyéthylène garnies de sol pasteurisé, dont le fond avait été enrichi d'un inoculum naturel.. Celui-ci est un échantillon de sol prélevé au pied de plantes atteintes de flétrissement bactérien (diagnostic confirmé par analyse au laboratoire). L'inoculum a été apporté selon un ratio volumique de 1/10 et bien réparti. Les paramètres requis pour l'étude comparative ont été :
1° la durée d'apparition de premier symptôme de flétrissement sur feuillage (depuis la date de la plantation)
2° la durée de vie de la plantule jusqu'à son déclin (flétrissement total)

Les paramètres ainsi définis ont permis de classer selon un ordre de résistance croissante :
1/ les aubergines de culture courante variétés Florida Market et Black Beauty, sensibles.
2/ l'aubergine ivoirienne ndrowa, peu sensible.
3/ l'aubergine thaïlandaise ou thaï, résistantes.


3. l'Hybride Taky
     La guerre civile de fin 1993 a entraîné la destruction et le pillage du Centre ORSTOM de Brazzaville. Les documents relatifs aux expérimentations ont disparu, mais les études ont été reprises en 1994 au Centre de Pointe-Noire, particulièrement la valorisation des qualités de résistance découvertes chez l'aubergine thaï pour la création d'aubergines hybrides. Le choix s'est porté sur la croisement de l'aubergine Florida market par l'aubergine Thaï. Des échantillons de semences de l'hybride F1 Taky ont été présentés au Géves - Domaine de La Valette - 711, rue Jean-François Breton - 34090 Montpellier (centre INRA d'homologation). Des avis défavorables (défaut d'homogénéisation) émis par le Geves, m'ont amené à reprendre les croisements et surtout à entreprendre une purification du parent thaïlandais par des autofécondations répétées. La réaffectation au centre ORSTOM de Bondy (octobre 1996) a entraîné l’arrêt définitif des travaux. de croisement. Toutefois en 1997, combat d'arrière-garde, sur mon potager de Fontainebleau j’ai pu mettre en culture les semences de Taky produites en 1996, d’où les photos suivantes. .



4.Les projets en cours
     En 2011, les semences des deux parents sont réunies , celles du parent thaï à partir de fruits achetés chez des commerçants asiatiques parisiens et celles de la variété Florida Market chez le sélectionneur « The Page Seed Co.GREENE, N.Y.13778. » fruits d'aubergine thaïlandaise, pour extraction de graines
Il est donc envisagé en 2012 de mettre en culture ces deux variétés d’aubergine et de tenter à nouveau les fécondations croisées pour produire l’hybride Taky .
sachet de semences de Florida market

5.Avenir de l'hybride Taky.

     Dans le milieu tropical de la Guyane, il sera aisé de confronter le pouvoir de résistance au flétrissement bactérien à celui du parent thaïlandais. La vulgarisation de l'hybride pourra alors s'envisager comme plante potagère et comme porte-greffe pour les tomates en alternative des Solanum torvum.

Ralstonia solanacearum est une bactérie pathogène transmise par le sol qui est une redoutable destructrice des cultures de pommes de terre, tomates, tabac, aubergines, poivrons et autres cultures ornementales (géraniums) ou alimentaires (bananes). Les souches de cette bactérie Gram - classifiées en 5 races infectent plus de 200 espèces de plantes couvrant plus de 50 familles botaniques. Ce pathogène peut survivre pendant de longues périodes dans le sol, les débris de récolte et il est disséminé notamment via les graines des plantes contaminées et l'eau d'irrigation. (Christian BOUCHER, INRA) "les maladies de la tomate : identifier, connaîttre, maîtriser par Dominique BLANCARD"
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