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Le gui en Guyane


     

1. la contamination des filaos
En ce printemps 2011, un spectacle de désolation s'offrait aux yeux des visiteurs de l'avenue de France à Kourou : le majestueux alignement des filaos (Casuarina equisetifolia L.) a disparu, seuls quelques rescapés témoignent de la sévérité de la peste qui a décimé ces arbres. Les arbres ont été victimes d'une plante parasite, communément appelée "gui", par analogie à celle qui sévit dans nos régions tempérées sur beaucoup de pommiers ou peupliers.

Les arbres morts ont dû être tronçonnés et ne sont plus visibles que par leur souche au ras du sol. Sur le filao, conifère caractérisé par son feuillage en aiguilles de pin,
toute personne, même non botaniste, reconnait facilement un buissonnement étranger à l'arbre; plaqué le plus souvent aux extrémités des branches et caractérisé par un feuillage différent. Vu de plus près, on reconnait sur ces buissons des rameaux feuillés, parfois des petites grappes de fleurs en ébauche, et surtout des racines aériennes qui sont fortement adhérentes aux rameaux. Lorsque le parasitisme est évolué, les branches de l'arbre meurent et ne portent plus de feuillage, ainsi qu'il parait sur la photo jointe.

photo détaillée


2.les autres principales plantes hôtes


a) le laurier-rose
b) les citrus
c) le manguier

d) l'avocatier


3.la lutte
Telle que nous le constatons sur l'avenue de France à propos des filaos, la taille énergique permet la guérison des arbres parasités. Ceux-ci ne sont pas à l'abri de nouvelles contaminations, sachant qu'elles sont le fait de la transmission par les oiseaux. Ceux-ci ingèrent les baies du loranthus et rejettent les graines par leurs fientes. Sur des végetaux de petite taille, lauriers-rose ou citrus, les effets sont appréciables. A noter que la taille doit être pratiquée avec soin, notamment en sectionnant les branches ou rameaux en amont des zones attaquées.

4.la plante piège = le papayer


Il nous a été donné de constater une réaction d'autodéfense du papayer contre le gui, à l'occasion d'une observation sur papayer au voisinage des immeubles de Simarouba.

Les pétioles sont assez robustes pour servir de perchoir aux oiseaux ; les oiseaux ainsi perchés sur les pétioles déposent, de même qu'ailleurs, les graines avec leurs fientes. Les graines germent et dressent leurs cotyledons pour commencer la croissance des plantules. Cependant la brève longevité de telles pièces foliaires imterrompt le parasitisme (photo 3), les plantules étant rapidement flétries lorque les pétioles se décomposent et s'inclinent. Pourrait-on imaginer d'associer un papayer à chaque arbre de plantation, citrus par exemple, pour, de la sorte, diminuer la pression parasitaire? En toute justice, celle-ci ne serait qu'amoindrie et non pas anihilée.
Certain de nos amis nous a fait part de l'intérêt du rocouyier. Cet arbuste semblerait attirer particulièrement les oiseaux et de ce fait les déjections seraient plus fréquentes et les pousses de gui plus nombreuses que sur les autres arbres de la plantation. Des dénombrements d'arbres contaminés et leur notation (en terme de gravité du parasitisme) permettraient de juger d'un effet d'hôte alternatif préférentiel.



5.l'identité
Après avoir consulté différentes sources taxinomiques, dont http://fm2.fieldmuseum.org/plantguides, nous proposons de rapporter cette Loranthaceae à l'espèce
Phtirusa abdita




Ci-après quelques photos prises sur échantillons frais :

Elements de biologie et de taxinomie

(1)Selon Roger ( "Phytopathologie des pays chauds"encyclopédie mycologique Paul Lechevallier 1954 tome3 page 2427-28) "la famille des Loranthacées est de beaucoup la plus importante parmi les Phanérogames renfermant des espèces parasites. Elle comprend une vingtaine d'expèces et environ 850 espèces, dont 400 se se rangent parmi les Loranthus L. ; on les rencontre en abondance dans les pays chauds. Les Loranthacées se fixent presque toujours sur les organes aériens, exceptionnellement quelques'unes se développent sur les racines ; de très rares représentants sont terrestres et mènent une vie indépendante.
Les Loranthus ont une croissance accélérée. Ils forment rapidement d'importants buissons, à longs rameaux dressés ou plus ou moins pendants ; leurs racines suçoirs , non ramifiées, s'enfoncent en coin dans le bois de l'hôte. Ils possèdent en outre des racines aériennes, capables à leur tour de développer des suçoirs et et de s'implanter de place en place dans le support ; à chacun de ces points, il peut se former un nouveau buisson, et cette particularité accroit considérablement leur vitesse d'extension. Leur feuillage, presque toujours bien développé, est vert sombre ou rougeâtre ; les feuilles alternes ou opposées, polymorphes, présentent des dimensions variables selon l'espèce, la plante hôte, et la position occupée par le parasite sur son support.
Les fleurs hermaphrodites se composent d'un calice lobé ou tronqué, des pétales libres ou soudés, et en général vivement colorés. Les graines, recouvertes comme pour le gui d'une substance gluante facilitant leur adhérence aux branches, se trouve souvent véhiculées par les oiseaux et sont susceptibles de germer après avoir traversé leur tube digestif.
Etant donné leur développement multiple sur les arbres et leur facile implantation en de nombreux points, il est necessaires de procéder à l'arrachage des Loranthus dès le début de leur végétation. Les buissons seront éliminés en coupant les branches support nettement de dessous de du niveau où elles paraissent parasitées, les racines doivent être soigneusement détachées et les suçoirs extirpés; les plaies seront désinfectées (bouillie cuprique ou sulfocalcique)."



(2) Huaxing Qiu & Michael G. Gilbert
(All Floras Advanced Search FOC Vol. 5 Page 220
Loranthaceae A. L. Jussieu _ sang ji sheng ke

Shrubs, usually aerial hemiparasites on other seed plants, often spreading along host by runners (epicortical roots), more rarely terrestrial root-parasitic shrubs or trees, nodes not articulated, glabrous or hairy, hairs often stellate or verticillate. Leaves opposite or alternate, stipules absent; petiole often indistinct; leaf blade simple, usually pinnately veined, margin entire. Inflorescences terminal or axillary, racemes, spikes, or umbels (sometimes condensed into heads); bracts usually inconspicuous, sometimes forming conspicuous involucre (in Tolypanthus). Flowers usually bisexual, rarely unisexual (plants dioecious), 4-6-merous, actinomorphic or zygomorphic, often conspicuous. Calyx adnate to the ovary, limb annular to cupular, entire or shortly toothed, persistent. Petals usually 4-6, free or connate, valvate. Disk usually inconspicuous to ± absent. Stamens as many as petals, opposite and adnate to them; anthers mostly basifixed, sometimes dorsifixed, 2-4-loculed, dehiscence longitudinal, locules sometimes with many transverse divisions so as to be multilocellate. Pollen oblate or suboblate, usually trilobate, or triangular. Ovary inferior, 1- or 3- or 4-loculed, without true ovules, embryo sacs originating from a central column or at the ovary base, integument absent. Style simple; stigma small. Fruit a berry (rarely a drupe or capsule), with a viscin layer (sticky mucilaginous tissue) outside the vascular bundles. Seed 1; testa absent; endosperm copious; embryo large.
Between 60 and 68 genera and 700–950 species: primarily in tropical and subtropical regions; eight genera and 51 species (18 endemic) in China.

Some species, including Macrosolen cochinchinensis, Scurrula parasitica, and several species of Taxillus, are used medicinally. Some species, particularly Scurrula parasitica and related species, can be troublesome parasites of fruit trees and other cultivated woody plants.


(3) Kiu Hua-shing. 1988. Loranthoideae. In: Kiu Hua-shing & Ling Yeou-ruenn, eds., Fl. Reipubl. Popularis Sin. 24: 87–139.
classification des Loranthacées

1 Each flower subtended by 1 bract and 2 bracteoles; flowers 6-merous, corolla lobes connate more than 1/2 length; ovary incompletely 3-loculed. (2)
+ Each flower subtended by 1 bract; flowers 4-6-merous, if 6-merous then corolla lobes free; ovary 1-loculed. (3)

2 (1) Bract not keeled; bracteoles often connate; inflorescences of short racemes or spikes, rarely umbels. 1 Macrosolen
+ Bract keeled; bracteoles distinct; inflorescences of spikes, flowers sunken into rachis. 2 Elytranthe

3 (1) Corolla lobes free; inflorescences of spikes or racemes, sometimes reduced to a pair of flowers. (4)
+ Corolla lobes connate into tube, often split on 1 side; inflorescences of umbels, racemes, or spikes. (5)

4 (3) Flowers sessile, 5- or 6-merous; corolla greenish, yellowish, or white, 1.5-3.5(-5) mm; anthers ovoid or biglobose, sometimes absent. 3 Loranthus
+ Flowers sessile or pedicellate, 4-6-merous; corolla red, pink, orange, or yellowish, (3-)5-12 mm; anthers ellipsoid. 4 Helixanthera

5 (3) Flowers 5-merous, actinomorphic. (6)
+ Flowers 4-merous, zygomorphic. (7)

6 (5) Bracts 12-27 mm, broader than flowers, forming an involucre around the inflorescence. 8 Tolypanthus
+ Bracts 1-1.5 mm, shorter than calyx, not forming an involucre. 5 Dendrophthoë

7 (5) Calyx pyriform or turbinate, base attenuate; fruit base narrow or long attenuate. 6 Scurrula
+ Calyx ellipsoid or ovoid, rarely subglobose, base not attenuate; fruit base rounded. 7 Taxillus

Lower Taxa

Dendrophthoe Martius
Elytranthe (Blume) Blume
Helixanthera Loureiro
Loranthus Jacquin
Macrosolen (Blume) Blume
Scurrula Linnaeus
Taxillus Tieghem
Tolypanthus (Blume) Blume
(4) Related Objects
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