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Notre attention a été attirée en cette fin du mois d'août 2007 par une
altération assez caractéristique des feuilles d'anacardier. En effet il s'agit de taches
de forme très définie, très régulièrement circulaires, de couleur brunes, claires au centre et bordées d'un épais
contour brun foncé, de diamètre de 1,5 à 2 mm, apparemment cicatrisées, c'est-à-dire non évolutives. Ces altérations
sont assez nombreuses pour attirer l'oeil du profane; ce qui est caractéristique également c'est la répartition sur les
feuilles des extrémités des rameaux, soit les 4 ou 5 dernières feuilles formées. Il est remarquable également que sur
les très jeunes feuilles, de couleur vert pâle, les taches peu nombreuses sont de couleur vive plutôt rouge vermillon
que brunes (nous avons marqué 1, 2, 3 les taches que nous estimons juvénile, jeune puis âgée). Ce qui est encore plus
intéréssant c'est l'aspect des taches sur la face inférieure. La photo ci-joint
traduit en effet la présence de petites galles grossièrement coniques. Tous ces indices nous amènent à penser à un dégât
d'insectes galligènes. Il est probable que les stades 1 et 2 correspondent à des galles avec présence d'oeuf et de larve;
les taches brunes seraient le vestige des lésions foliaires après évacuation des pupes.
Quelques échantillons mis en incubation en cage nous ont fourni deux minuscules (visibles seulement à la loupe) mouches,
et quelques pupes.
Nous inclinons à l'heure actuelle à rapporter le parasite à une cécidomyie.
L'INRA (http://granit.jouy.inra.fr
/hyppz/ZGLOSS/3g---050.htm) fournit quelques
reproductions (dessins) de ces minuscules diptères et une information sur leur biologie, insistant particulièrement sur
l'aptitude des larves à stimuler le développement de galles sur feuilles, fleurs ou fruits.
En ce qui concerne le danger pour le verger, il ne nous parait pas actuellement justiciable
de traitement, en raison de son impact
limité sur chaque arbre. Il sera intéréssant de suivre
les générations de ces cécidomyes (surveillance) par le truchement d'observations régulières sur les anacardiers qui nous
ont été signalés porteurs de ces signes. Par ailleurs, une détection de la répartition sur le territoire de la commune de
Kourou pourra
nous conforter dans notre interprétation, ou au contraire, nous inciter à une vigilance plus rigoureuse.
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