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La montée des "petits" ravageurs à Kourou.

          Le mois de janvier qui vient de passer sur Kourou a été catactérisé par un temps anormalement peu pluvieux (164 mm contre 517 pour l'année 2005), mais conforme à la normale, c'est-à-dire saison où l'insolation est modérée. Les maxima, enregistrés sans abri à 1 m du sol, n'excèdent pas le niveau 35°. Nous constatons que ces conditions sont plutôt favorables aux mini-ravageurs, pucerons, aleurodes, cochenilles et acariens.Lorsqu'ils apparaissent, les dégâts sont insidieux et progressent lentement. Pour d'autres, ce sont les traces causées par leurs pullulations groupées qui les font détecter.



1° l'acariose du manioc

     Les premiers symptômes sont des décolorations qui progressent le long des nervures, toujours réparties de part et d'autre de la nervure, à partir de la base des folioles. Les jeunes feuilles au sommet des rameaux ne se développent pas et sont totalement dépourvues de chlorophylle. Les rameaux dépérissent. La récolte de feuilles pour le saka saka est compromise. L'examen microscopique de la face inférieure des réseaux décolorés révèle la présence d'acariens tetranyques (adultes et oeufs).
     Le contrôle de cette acariose est bien connue en Afrique dans les plantations de saka saka: c'est la cueillette sanitaire des rameaux atteints. Nous l'avons pratiquée à plusieurs occasions. Eu égard à l'invasion quasi généralisée des plants, nous avons pratiqué en outre un éffeuillage complet n'épargnant aucune feuille. Deux ou trois semaines plus tard, de nouveaux rameaux les ont remplacés, parfaitement sains et propres, cette fois, à la récolte pour la préparation du saka saka.



2°l' invasion des pucerons sur oseille de Guinée

Les feuilles de roselle sont actuellement très infestées de pucerons à la face inférieure. A part la déambulantion des fourmis, rien ne permet de découvrir ces populations, sinon l'examen des faces inférieures des feuilles. Selon MESSIAEN, deux conditions peuvent interdire l'extension des populations de pucerons : soient des précipitations dépassant 300 mm , soient des températures supérieures à 35°. Ces conditions n'ont pas été réalisées lors du précedent mois de janvier ici à Kourou. Le contrôle de ces Homoptères est souvent assuré par des pulvérisations d'insecticides organo-phosphoré (type malathion) ou carbamate (type pyrimicarbe).



3°la pullulation de cochenilles

          Toujours dans le groupe des Homoptères, leur présence endémique se renforce, notamment pour les Orthezia. L' hôte habituel sur lequel elles se développent n'est autre que les Cosmos, dont nous abusons pour nos bordures fleuries. Les observations que nous avions faites lors de nos premières découvertes guyanaises (année 1999) concernaient les bougainvillées sur lesquelles elles exercent une action parasite très sévère, susceptible même d'entrainer la mort des plantes. Nous les observons actuellement sur les haies fleuries d' Hibiscus rosa sinensis, où elles se trouvent sur d'autres sites que ceux de leurs homologues, les cochenilles farineuses. Celles-là, plus rares en cette saison, se découvrent néanmoins sur des hôtes discrets ( c'est-à-dire ne faisant pas l'objet de visites sanitaires systématiques), en l'occurence les adventices Eupatorium. On peut en observer de petites colonies à la face inférieure de feuilles et en colonies groupées sur les rameaux juvéniles.



4°les aleurodes

           Des échantillons nous ont été apportés récemment, feuilles de Capsicum annuum (poivron) et de Musa sinensis. Sur de très larges taches arrondies, des traces évidentes de fumagine laissaient visibles des larves d'aleurodes (l'identification en a été facilitée par la présence d'un adulte). L'examen microscopique a conforté la présomption du diagnostic : ces homoptères avaient bien été détruits par les effets d'une pulvérisation d'eau savonneuse. Les échantillons de feuille de bananier, de la même origine, nous ont amené à la même conclusion.


          Cette observation ne doit pas nous faire oublier que l'hôte prioritaire à surveiller est la tomate (Cf photo du 28/12/2006) en raison du risque de dispersion d'éventuels virus.

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