Influence du « Swollen-shoot »  sur le développement des fleurs de tomate.

Nous avons choisi le terme de "swollen shoot" pour désigner le syndrôme observé, en souvenir de celui des tiges renflées par bourrelets successifs reconnu sur Cacaoyer lors de nos explorations dans l'Est de la Côte d'Ivoire dans les années 1960. Outre les déformations très accentuées des organes en cours de croissance, tiges, feuilles, pédoncules, la part la plus importante du syndrome est la perte de tout géotropisme : la photo ci contre, bien orientée, fait apparaître l’inclinaison du rameau vers le sol!
Par ailleurs, l’affection semble retentir sur la physiologie de la plante et notamment sur le développement des inflorescences : les avortements paraissent plus fréquents que les nouaisons. On observe parfois des bouquets complètements stérilisés.

Une étude sommaire a été menée en octobre 2002 à ce sujet. La méthode adoptée pour apprécier l’influence de l’affection sur la mise à fruit des tomates a consisté à comparer deux parcelles de tomate (variété prune jaune), P4 très atteinte et P8 peu atteinte. 20 bouquets ont été relevés au hasard sur chaque parcelle et marqués d‘une étiquette.
Sur ces bouquets, les fleurs ont été dénombrées à 4 reprises, au début J0, J3, J6 et J9, selon les 3 catégories suivantes :
fleurs avortées ou abscission de la fleur
fleurs nouées ou présence de fruit
fleurs épanouies et fleurs en bouton non ouvertes

Résultats et discussion :
Les deux parcelles sont sensiblement équivalentes pour le développement : Floraison moyenne par bouquet P4 (4,6) _ P8 (5,1) Sur les graphiques suivants, la situation de la parcelle 4 montre une alternative sensiblement égale entre l’avortement et la nouaison (31 fruits pour 36 avortements) alors que pour la parcelle 8 la fécondation est l’option dominante (54 fruits contre 13 avortements) . La différence est significative au test CHI2 (CHI2 = 11,64 pour un seuil de 3,84)

L’épiphytie de 2002 a prévalu durant environ 1 mois (octobre) puis de nouveaux rameaux de constitution normale ont succédé aux pièces déformées. La production de fruits a repris un niveau satisfaisant. Actuellement (25 novembre 2003) le syndrome réapparaît sur un nouveau terrain. Il est à noter que, sur un même pied de tomate, les symptômes ne sont pas répartis uniformément sur les rameaux, certains demeurant parfaitement indemnes et d’autres très déformés. Nous notons toujours la présence (modérée et très épisodique) de cochenilles farineuses au niveau des tiges.
Nous pouvons reprendre les trois hypothèses émises en 2002 : réaction de phytotoxicité, eu égard aux pulvérisations hebdomadaires ou bihebdomadaires de pesticide anti-moustiques à partir des voies publiques, réaction de toxicité aux piqûres des cochenilles en colonisation récente sur les tomates et l’hypothèse virale ou mycoplasmale (des vols d’aleurodes sont également observés autour du feuillage).
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